Démarche de l’artiste
Le recours à des techniques tantôt contemporaines ou plus traditionnelles traduit une préoccupation liée au temps, à la mémoire individuelle ou à ce que Christian Boltanski appelle « la petite mémoire » :
« Je m’intéresse à ce que j’ai appelé la “petite mémoire”, une mémoire affective, un savoir quotidien, le contraire de la grande mémoire préservée dans les livres. Cette petite mémoire qui forme pour moi notre singularité est extrêmement fragile et elle disparaît avec la mort (…) ».
Christian Boltanski
(Mythologies personnelles, L’art contemporain et l’intime, Isabelle de Maison Rouge, aux éditions Scala)
L’artiste s’approprie une grammaire intime, comme on essaie de se fabriquer un plan géologique intérieur. La production en série se greffe à la volonté de constituer une sorte de lexique. Entre autres, des images-fossiles, portées par des symboles comme l’eau et le bleu, sont proposées.
Des « possibles » sont organisés, des univers sont inventés; le jeu devient le lieu de la métamorphose et trace le parcours d’une déconstruction. Le travail vise à distancier l’artiste de ce qu’il reconnaît de lui-même tout en laissant une nouvelle trace fictive.